Partir de zéro, acheter 10 terres et 130 vaches de boucherie en six ans, voilà le parcours hors du commun de Yann Aumond, qui a décidé de se lancer en agriculture à Beaudry, par pure passion.

« J’ai tout le temps voulu avoir une ferme. Pourtant, je n’avais aucune idée comment gérer une entreprise agricole et mon père non plus. Il était mécanicien. C’est pourquoi j’ai décidé d’aller suivre un cours en agriculture à Ville-Marie. Je savais comment nourrir une vache et je connaissais les tracteurs, mais si c’était à refaire, j’aurais travaillé sur plusieurs fermes avant d’aller étudier. »

Yann a commencé son aventure agricole en achetant 30 vaches, puis 10 autres vaches, et jusqu’à 70 vaches, alors qu’il continuait toujours à travailler à l’extérieur. « Un moment donné, ça faisait beaucoup, car je travaillais 100 heures par semaine », explique Yann qui a un jour décidé de se consacrer à 100 % à son rêve agricole, avec l’appui de son père, qui n’a jamais cessé d’encourager et de croire au potentiel de son fils.

Il y a trois ans, Yann s’est établi pour de bon à Beaudry, près de Rouyn-Noranda. « Je suis rendu à 130 vaches. J’ai grossi très vite, même trop vite. J’ai pris de gros risques et c’est certain que j’ai fais des erreurs, mais des erreurs qui ne m’ont pas coûté trop cher », souligne Yann qui compte sur une équipe expérimentée de conseillers et de comptables.

Le travail quotidien de Yann est loin d’être routinier, lui qui apprécie mener plusieurs projets de front. Entre ses projets d’excavation et de construction, Yann tente toujours d’améliorer ses installations agricoles. « J’ai vu l’opportunité de faire un garage dans un de mes bâtiments. J’ai aussi fait une section entrepôt et, pour la fête de ma Christine, elle voulait avoir une écurie. Je trouvais ça poche, à un moment donné, d’acheter des fleurs, ou des petits cadeaux, des petites dépenses de même inutiles, donc que je me suis dit : Je vais lui faire son écurie. »

Chez Yann, les vêlages se font le printemps et l’été, car l’hiver, c’est trop risqué. « Je ne veux rien savoir de m’occuper des vêlages la nuit et, à – 35 degrés, si tu as 30 vaches et une petite étable, c’est faisable à l’abri des intempéries, mais avec le bâtiment que j’ai, c’est impensable », explique celui qui utilise souvent la méthode d’essais-erreurs pour avancer professionnellement.