Bonjour à tous,

Voilà, cela fait maintenant un an que je suis au poste de président au sein de notre organisation. Je dois vous avouer que cela a été une année très remplie, mais en même temps très stimulante. J’ai eu la chance d’être épaulé d’une équipe formidable. Un exécutif disponible et un conseil d’administration soucieux du bien de la FRAQ. Il ne faut pas oublier non plus l’équipe de permanents qui se dévoue pour notre cause comme Magali qui ne compte pas son temps et Stéphanie qui travaille dans l’ombre, mais dont le travail est primordial. Je ne dois pas passer non plus sous silence le mentorat que l’Union m’offre avec des leaders comme M. Groleau et de M. Lemieux.

L’année 2014 restera une année historique pour la FRAQ. Nous avons permis à trois régions, soit le Bas-St-Laurent, la Gaspésie et la Chaudière-Appalaches d’avoir la toute première coordonnatrice interrégionale de notre organisation. Marie-Eve a amené une dynamique que nous ne connaissions pas dans nos régions avec son profil organisationnel. Elle a permis aux jeunes élus de faire la promotion de la FRAQ dans différentes écoles. Une de nos lacunes dans les régions est sans aucun doute nos moyens financiers. Marie-Eve a permis à ces régions de se doter d’un plan de partenariat structurant et professionnel. L’amélioration des communications de ces régions fait en sorte qu’elles ont de meilleures visibilités dans le monde médiatique et politique.

Mais savez-vous ce qui est le plus beau? C’est que toute l’expertise qu’elle a acquise est disponible à tous. Tous les documents peuvent vous être acheminés et ça lui fera un grand plaisir de répondre à vos questions. Voilà pourquoi nous avons voulu que les coordonnateurs soient des employés de la FRAQ! Il est primordial pour nous de développer un réseau d’échanges d’expertises et de le solliciter au maximum.

La poursuite du processus va bon train, nous avons engagé Marc, en début décembre, qui sera au service des régions du Nord. Il est notre spécialiste en communications. Une entente sera également signée avec les régions du sud, soit l’Estrie, le Centre-du-Québec et la Montérégie, à la fin mars.

Pour ce qui est des régions de l’ouest, les discussions sont de bon augure. Une embauche pourrait se concrétiser en décembre 2015. Je tiens à saluer l’effort que vous mettez pour vous prévaloir de cette ressource. Il n’est pas facile de vendre une nouvelle façon de faire. À la fin, toute la relève agricole en sortira gagnante. Chapeau à vous!

L’année 2014 marque aussi la fin de notre planification stratégique qui s’étalait sur les cinq dernières années. Nous avons convenu que la prochaine serait d’une durée de trois ans. Cet outil fort important de toute organisation a été travaillé à toutes les rencontres et instances de notre organisation. Une autre partie a été complétée aujourd’hui. Nous nous sommes rendu compte suite au bilan que nous avons en grande majorité rempli les mandats qu’on s’était donnés. Faire tout ce qu’on s’était fixé avec l’effectif que nous avions est fort impressionnant! On pourra juste lever d’un cran plus haut notre organisation lorsque notre équipe sera complétée avec les nouveaux mandats qu’on va se donner.

Nos outils de communication ont aussi été revampés. Une grande fierté pour nous. Le nouveau logo est juste génial, simple et facile à transposer dans diverses situations. Les régions ont même emboité le pas. Nous voilà maintenant avec une image identique qui montre la force de notre réseau.

Le site web n’a pas fait exception. Il a été retravaillé dans le but de le rendre agréable à naviguer et notre blogue nous sert de plate-forme de diffusion lorsque nous avons besoin de vous transmettre de l’information. Nous nous en servons maintenant même pour notre FRAQassant électronique. Grâce à cela, il est de plus en plus vu et lu.

Pour terminer dans nos nouveaux outils de communication, il y a notre adhésion à la FRAQ en ligne. Nous avons eu, en cours d’année, beaucoup de difficultés avec le site, mais soyez assurés que nous faisons notre possible pour le rendre facile d’utilisation. L’adhésion en ligne est quelque chose de nouveau dans toute la structure de l’Union et nous sommes en train de tracer le chemin. Oui, cela nous a apporté certaines lacunes, mais nous devons être fiers de notre initiative.

Il y a un dossier qui aura pris beaucoup de notre temps et je crois qu’il en prendra autant dans l’année en cours, celui sur les terres agricoles. Avec les marchés boursiers à la baisse, les terres agricoles constituent un placement de choix pour les investisseurs. Je dois avouer que nous avons beaucoup dénoncé l’accaparement des terres par des fonds d’investissement qui les gardent en agriculture, mais nous ne devons pas oublier qu’il y a plusieurs types d’accaparement : on parle aussi des spéculateurs immobiliers, des grands propriétaires terriens, mais aussi des producteurs eux-mêmes dans certaines régions. Du point de vue de la relève, le problème est le même : l’accès à la terre. Nous devons davantage orienter notre discours sur le problème d’accès aux terres par la relève.

Ce qui arrive dans la région de la Capitale-Nationale avec une demande de dézonage sur les terres des Sœurs de la Charité est tout aussi inacceptable que PANGEA au Saguenay-Lac-St-Jean. Ces terres avec une valeur agronomique exceptionnelle doivent rester en agriculture, surtout en sachant que la ville de Québec a déjà des zones blanches disponibles pour la construction. Selon le maire Labeaume, ces terres ne sont pas cultivées, car elles sont en foin. Qui parmi vous peut lui rappeler que son filet mignon en a déjà mangé?

Tous ces types d’accaparement accentuent la pression sur la relève agricole en haussant les prix dus à la spéculation et en réduisant leur disponibilité. Le prix des terres a augmenté de 400 % au cours des 20 dernières années. Le ministre doit intervenir et vite. Comment cela se fait qu’on ne se préoccupe pas de notre garde-manger au Québec? Est-ce parce que dans notre histoire québécoise nous n’avons jamais eu faim? Seulement 2 % de la superficie du Québec est en terre arable. Ce n’est pas un problème marginal comme le prétend le ministre. L’automne dernier, la filière porcine des États-Unis, Smithfield, a été vendue à des Chinois dans le but d’augmenter leur autosuffisance alimentaire. Dans cette filière, il y avait la génétique, la recherche, les porcheries et ainsi que la transformation. Ici au Québec, PANGEA est en train de monter une filière céréalière. Qu’est-ce qui nous dit que ces mêmes Chinois ne pourraient pas acheter les actifs de PANGEA un jour? Eux, ils ont déjà eu faim. Ils savent l’importance stratégique d’assurer leur autonomie alimentaire.

Dans le but d’établir plus de jeunes, il va falloir aussi qu’on répertorie les terres dévalorisées. On a trop souvent en tête la production céréalière et animale lorsqu’on pense agriculture, mais partout au Québec, il y a des parcelles non valorisées qui n’attendent qu’un jeune visionnaire qui se lance dans le maraîcher ou dans la production fruitière. Banque de terres nous a montré tout le potentiel d’un tel effort.

Pour terminer sur ce dossier, je tiens à remercier les gens qui se sont déplacés lors du Congrès de l’UPA afin de démontrer au ministre notre détermination à ce que ce dossier soit réglé au plus vite. Le conseil général m’a demandé de vous transmettre leur fierté d’avoir des jeunes passionnés et prêts à se mobiliser pour leur conviction. Nous aurons encore besoin de votre mobilisation dans les prochaines semaines, une commission parlementaire va se tenir sur la problématique des terres le 16 et 17 mars, nous avons été invités à y comparaître et nous voudrions qu’un maximum de jeunes soit présent au cours de ces deux journées.

Dans l’année 2015, nous allons être vigilants sur d’éventuelles coupures qui peuvent nous toucher, notamment l’argent qui est budgété par La Financière agricole pour appuyer la relève, un montant de 20 millions. Nous savons qu’il y a un 10 millions qui est utilisé tous les ans et un autre 10 millions qui dort. J’invite La Financière à utiliser cet argent en investissant dans la relève agricole. Je dis investir, car la relève agricole contribue grandement à la pérennité de l’agriculture. De l’agriculture grâce à la relève, de la relève grâce à l’agriculture. L’agriculture québécoise génère plus de 17 milliards de dollars de PIB, soit 5,9 % du PIB de la province du Québec. Depuis six ans, il a augmenté de 2,5 milliards. Dans le contexte que nous vivons présentement où chaque sou compte, investir dans la relève agricole s’avère un très judicieux placement. Et si La Financière manque d’idées, eh bien ils n’ont qu’à nous lâcher un coup de fil. On en a une couple en Standby.

Tout récemment, il y a eu un événement qui nous a choqués. C’est l’annonce de M. Paradis qui remettait en service M. Jean Pronovost et lui donnait comme mandat d’aller consulter la relève agricole. Jusque-là, on pourrait croire que ça va, on peut peut-être sentir une volonté gouvernementale sur les enjeux des jeunes en agriculture. Mais quand on est de l’intérieur, on le voit d’une autre façon, je vous explique… Premièrement, le choix de la ressource. Est-ce normal de choisir une personne qui nous a livré le rapport Pronovost, en 2008, sur un plateau d’argent en remettant en question la majorité de nos lois qui encadrent notre modèle agricole tel que la gestion de l’offre, l’accréditation unique et le zonage agricole. Nous savons clairement que M. Pronovost ne part pas neutre dans sa consultation. Pour nous, le ministre nous cache quelque chose de louche.

Cependant, ce qui est le plus choquant c’est que M. le ministre demande aux organisations telles que l’UPA, le conseil des entrepreneurs agricoles et à l’Union paysanne de leur référer quelques jeunes pour qu’ils soient consultés. Je tiens à vous rappeler que juste une de ces trois organisations a le mandat de représenter les producteurs agricoles. Eh oui, la FRAQ ne sera pas consultée! Nous sommes un regroupement qui existe depuis 1982, qui représente les jeunes de 16 à 39 ans, partout au Québec, toutes productions confondues. J’ai la certitude que nous avons la crédibilité d’être rencontrés en premier. Non! Comment cela se fait que le ministre se dise inquiet de l’établissement de la relève agricole et qu’il en fasse une priorité, alors qu’il ne nous a jamais rencontrés officiellement? Nous sommes extrêmement déçus que le ministre se serve de l’argent des contribuables pour refaire une consultation et repartir à zéro. Pourtant le travail est fait. Nous avons participé à une quinzaine de comités au fils des dernières années avec le MAPAQ et nous en avons un en cours qu’on appelle le comité de liaison qui regroupe les intervenants suivants : la FRAQ, l’UPA, La Financière agricole, la Commission-Jeunesse, les conseillers du MAPAQ et aussi le MAPAQ lui-même avec, de son côté, un sous-ministre adjoint. Ce comité déposera un rapport dans le mois d’avril sur les difficultés de la relève agricole dans leur futur établissement. Alors comme vous pouvez le voir, nous avons mis du temps et argent sur ces comités qui n’en finissent plus. Je crois que le ministre ne fait que pelleter le problème en avant pour acheter du temps. La consultation est déjà faite. Le ministre a déjà une multitude de rapports à sa disposition, il n’a qu’à les dépoussiérer. C’est fini le niaisage, nous avons maintenant besoin d’action!

Toutefois, je vais profiter de la tribune pour vous mentionner nos demandes. Elles sont simples et ce n’est pas la première fois qu’on en parle. On veut une Politique établissement et retrait avec différents axes stratégiques, par exemple :

  • Faciliter l’accès à la terre avec une réglementation qui encadre les transactions et qui légifère la location de terres
  • Une politique jeunesse audacieuse, qui en passant était une promesse du gouvernement
  • Bonifier les primes à l’établissement
  • Valoriser la profession et la formation
  • Un accompagnement des cédants dans le transfert de leur ferme
  • Sensibiliser les cédants à l’épargne

On ne sait jamais, peut-être que la brise gaspésienne va transporter ces demandes jusqu’à la colline Parlementaire. Croisons-nous les doigts.

Dans la situation économique que nous vivons présentement, nous avons besoin d’un ministre qui a confiance en son agriculture. Nous sommes un des piliers de l’économie québécoise. Outre le PIB dont j’ai fait mention tantôt, les producteurs agricoles sont des acteurs économiques dans leur région. Que serait l’Abitibi-Témiscamingue sans ses producteurs? Le Bas-St-Laurent? Et même notre région hôte, la Gaspésie? Nous occupons le territoire en investissant dans celui-ci. La relève agricole est donc essentielle dans la relance économique de notre province. Vous êtes, chers délégués, chers confrères, des entrepreneurs ou de futurs entrepreneurs au même point que Bombardier et Alcan. Ensemble, nous allons générer autant de retombées économiques, sinon plus que ces multinationales.

C’est pour cette raison que je reste optimiste pour la prochaine année sur les orientations du gouvernement Couillard envers notre secteur d’activité. Vous avez sans doute remarqué que durant mon allocution j’ai parlé, à maintes reprises, du réseau de la FRAQ. Eh bien, une chose est sûre, nous allons devoir l’exploiter ensemble ce réseau. Il va falloir être solidaires entre nous. Le passé nous a montré que, lorsque nous sommes unis, nous sommes solides et tout est possible. Soyez fiers de votre organisation et de votre profession autant que je le suis et ensemble, allons chercher ce dont nous avons besoin pour nous assurer d’une prospérité provinciale!

Merci de votre attention.

 

Pascal Hudon
Président