« Si le ministre est aussi préoccupé qu’il le dit, qu’il agisse »
– Julie Bissonnette
La Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) a pris connaissance du document Analyse du modèle d’affaires de Pangea dévoilé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) ce matin et juge sévèrement ses résultats. Alors que le texte se contente d’y décrire que le fonds d’investissement Pangea est un modèle comme un autre, le MAPAQ perd de vue dans son analyse un élément essentiel : l’agriculture au Québec est une agriculture à échelle humaine et formée de propriétaires. Elle ne doit pas devenir une industrie spéculative.
« La relève agricole est préoccupée par la présence des fonds d’investissement sur le marché des terres agricoles au Québec, la population est préoccupée et le ministre s’est dit lui aussi préoccupé. Avec autant de monde préoccupé, il serait temps de s’inspirer de nos compatriotes de la Saskatchewan et de légiférer, tel que mentionné dans l’analyse du MAPAQ, pour empêcher ces fonds de prendre possession de la terre que nous voulons léguer à nos enfants », de déclarer Julie Bissonnette, présidente de la FRAQ et productrice laitière de Roxton Falls en Montérégie.
Rappelons qu’en avril 2017, la Caisse de dépôt et placement du Québec ainsi que le Fonds de solidarité de la FTQ ont investi 20 M$ dans le fonds de Pangea. « Les impôts des Québécois servent à financer des investissements basés sur la spéculation de la valeur du sol. La relève agricole continuera de s’opposer à ce modèle tant et aussi longtemps qu’il le faudra », d’avertir David Beauvais, premier vice-président de la FRAQ et producteur laitier de Magog en Estrie.
« M. Lessard dit partout et à qui veut l’entendre qu’il veut des fermes avec des noms de famille sur les silos. Le modèle de Pangea va à l’encontre de cette agriculture familiale. Il est temps que le ministre cesse les analyses et passe de la parole aux actes », d’exprimer Christian Hébert, deuxième vice-président de la FRAQ et cidriculteur de Deschambault-Grondines dans la Capitale-Nationale. « La relève veut faire partie de la solution avec le gouvernement, et ce, pour le bien de tous les jeunes agriculteurs et la vitalité de nos régions », de conclure Pier-Luc Hervieux, membre de l’exécutif de la FRAQ et producteur maraîcher de Lanoraie en Lanaudière.