Le ministre des Finances, M. Carlos J. Leitão, présentait hier son Plan économique 2018-2019, document comprenant l’ensemble des mesures budgétaires du gouvernement du Québec pour la prochaine année financière. La Fédération de la relève agricole du Québec (FRAQ) se réjouit de plusieurs mesures qui s’y retrouvent, mais elle compte rester sur ses gardes jusqu’au dévoilement de la future politique bioalimentaire prévue dans les prochaines semaines.
Ainsi, le Secrétariat à la jeunesse bénéficiera de 2,9 M$ sur cinq ans pour financer, notamment, des organismes dont les clientèles sont aux prises avec d’importants défis de transfert d’expertises et d’entreprises. « La relève agricole a justement besoin de support pour trouver des solutions durables aux transferts de ferme. C’est une bonne nouvelle et nous allons travailler de concert avec le gouvernement ainsi que les autres partenaires pour mettre en place des outils qui aideront les jeunes et les cédants », a déclaré Julie Bissonnette, productrice laitière de Roxton Falls et présidente de la FRAQ.
De plus, l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA) bénéficie aussi du budget dévoilé hier avec 80 M$ sur cinq ans qui seront injectés pour mettre à niveau les infrastructures de ses deux campus de Saint-Hyacinthe et La Pocatière. Un 19,8 M$ supplémentaire sera aussi dépensé sur cinq ans pour l’embauche de nouvelles ressources. « L’ITA est un fleuron de la formation et de l’expertise agricole québécoise. Nous sommes heureux de constater que le gouvernement le reconnaît et est prêt à y mettre les sommes nécessaires pour que cela se poursuive dans les années à venir », se réjouit David Beauvais, producteur laitier de Magog et premier vice-président de la FRAQ.
La FRAQ met en garde le ministre Laurent Lessard sur le FIRA
Bien que les chiffres qui seront alloués dans le cadre de la prochaine politique bioalimentaire ont été dévoilés hier, la FRAQ a hâte d’en savoir davantage sur le sort qui sera réservé au Fonds d’investissement sur la relève agricole (FIRA). Lors de son passage au Congrès de la FRAQ à Québec, le 9 mars dernier, le ministre Laurent Lessard a mentionné devant plus de 100 membres de la relève que le FIRA ne fonctionnait pas. « Le FIRA est l’approche la plus innovante en matière de financement d’entreprises pour la relève agricole, a déclaré Christian Hébert, producteur de cidre à Deschambault-Grondines et deuxième vice-président de la FRAQ. C’est dommage de voir la critique du gouvernement actuel face au FIRA, un gouvernement qui n’a pas eu l’audace d’intégrer la relève au conseil d’administration du FIRA, qui a eu peur de pérenniser sa propre action et qui a manqué d’ambition pour soutenir et promouvoir son développement ».
Rappelons que le FIRA, fondé en 2011 par le partenariat de La Financière agricole du Québec, de Desjardins et du Fonds de solidarité FTQ, a pour mission de soutenir, par des investissements sous forme de capital patient, des jeunes qui ont des projets de démarrage, d’expansion ou de transfert d’entreprise agricole, et ce, dans toutes les régions du Québec.
« L’activité de ce fonds a permis de mettre une pression sur les banques, les incitant à adapter leur pratique et contribuant ainsi à l’environnement d’affaires de la relève agricole au Québec. Nous mettons le ministre en garde : la FRAQ ne laissera pas le FIRA disparaître sans réagir », a averti Pier-Luc Hervieux, producteur maraîcher de Lanoraie et membre de l’exécutif de la FRAQ.