Ferme Desro
Propriétaire : Emmanuel Desjardins
Ville : Ste-Gertrude-Manneville

 

Située à Sainte-Gertrude-Manneville, la ferme laitière Desro est restée dans la famille malgré qu’Emmanuel Desjardins avait choisi de prime abord un autre domaine. « J’ai été faire mon cours en machinerie lourde avant de faire mon DEP en production laitière au Centre Frère-Moffet en 2009. Il fallait que j’aille voir ailleurs pour mieux revenir. » Pour lui, la ferme, c’était le rêve de ses parents qui ont tous deux été élevés sur des fermes.  « Quand j’étais plus jeune et qu’on voulait faire quelque chose, c’était rarement possible, car mon père était toujours à l’étable. Je trouvais ça plate. Il fallait travailler, travailler, travailler! »

Tout cela a pris du sens pour Emmanuel quand il est arrivé sur le marché du travail. « Les machines, j’avais toujours aimé ça, mais je me faisais toujours dire quoi faire. Moi, j’adore prendre des décisions et voir évoluer mes projets. C’est une fierté de se dire qu’il y a 5 ans, on faisait les choses d’une manière et que maintenant, on les fait plus efficacement. » Quand Emmanuel a repris l’entreprise familiale en 2010, il a décidé de construire une nouvelle étable, en plus d’augmenter le quota. « Mes parents avaient 14 kilos. On produit maintenant 40 kilos, et on est capable de produire plus. Tranquillement, on va monter à 50.» En plus des vaches, la ferme Desro compte près de 200 acres en cultures, principalement en fourrages et en céréales. «C’est tout un défi les céréales quand le but premier est de faire un lait de qualité. C’est beaucoup d’essais et d’erreurs. On cultive du seigle, du seigle d’automne, du pois sec, etc. On a même déjà fait de l’orge brassicole.»

Maire, administrateur, délégué, conseillère, tout le monde chez les Desjardins est impliqué de près ou de loin dans les sphères agricole, municipale, ou sociale. « Mon frère est dans la Fierté agricole et s’implique beaucoup auprès d’autres organismes », explique Emmanuel qui a déjà été très engagé auprès des syndicats locaux de l’UPA et de la relève agricole. « C’est un peu ironique, parce que je suis une personne très gênée. Le syndicalisme m’interpelle, car je trouve qu’il y a beaucoup d’incertitudes et d’injustices en agriculture. Oui, les réunions sont parfois longues et ennuyantes, mais c’est grâce à ça qu’on a de beaux programmes comme le 5 kilos de la relève. Il ne faut jamais oublier que si tu reçois une aide c’est parce que quelqu’un l’a travaillé pour toi. C’est inconcevable de tout prendre et de ne rien donner en retour. Allez-y! Osez participer aux réunions! » Après avoir pris une pause pour se remettre les idées en place, Emmanuel s’est de nouveau impliqué auprès de son syndicat local d’Abitibi. «Ça l’air qu’ils s’ennuyaient de ma grande gueule!»

 

Emmanuel aimerait rester encore longtemps en production laitière parce qu’il a appris à adorer ce métier au fil des ans. Le fait d’être encore en production est une grande fierté pour lui malgré que son père ait souvent été malade dans les dernières années. « On n’a pas baissé les bras et il va mieux aujourd’hui. Moi aussi, à 36 ans, je commence à avoir des bobos, comme tout producteur. Mes genoux me font déjà souffrir. Ça ne va pas bien, mais on adore quand même ce qu’on fait! »

 

C’est une fierté de se dire qu’il y a 5 ans, on faisait les choses d’une manière et que maintenant, on les fait plus efficacement.