En décembre dernier, la FRAQ a été invitée par le World Farmers’ Organisation pour répondre à quelques questions sur l’adaptation de nos entreprises aux changements climatiques ainsi qu’à la COVID-19. Plusieurs organisations agricoles réparties aux quatre coins du monde ont eu la même invitation avec l’objectif de faire connaître les différentes mesures existantes pour s’inspirer dans les grands défis que nous rencontrons. Voici ce que la FRAQ a répondu. (Vous trouverez le lien vers l’article original au bas de ce texte).
Last December, FRAQ was invited by the World Farmers’ Organisation to answer a few questions about our farms’ adaptation to climate change and COVID-19. Several agricultural organizations around the world have had the same invitation with the aim of publicizing the various measures that exist to draw inspiration from the major challenges we face. This is a traduction of the original text we wrote last December, you’ll find the link to the original article (in English) at the bottom of this text.
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Situation actuelle
Les changements climatiques affectent déjà le quotidien des agriculteurs au Québec. Les températures plus chaudes nous permettent d’étirer la saison de production, mais les hivers moins froids augmentent également la survie de certains insectes nuisibles en plus de diminuer la couverture de neige, donc son effet protecteur sur les cultures vivaces et les variétés automnales. Les agriculteurs sont également confrontés à des conditions météorologiques extrêmes plus fréquentes, telles que de fortes précipitations et des sécheresses saisonnières. De plus, ils doivent faire face à de nouveaux insectes et mauvaises herbes qui ont migré du sud puisque les conditions climatiques conviennent maintenant à leur cycle de vie.
Les bonnes pratiques mises en place pour protéger l’environnement et atténuer l’effet des changements climatiques
Le Québec a une législation environnementale concernant l’agriculture. Les producteurs doivent respecter les règles relatives à l’épandage du fumier pour limiter la quantité qui pourrait s’infiltrer dans les eaux souterraines. Les agronomes doivent calculer la quantité de fumier qui peut être épandue sur une certaine surface pour protéger l’écosystème tout en fournissant les nutriments que la culture peut absorber. Les agriculteurs sont également encouragés à planter des arbres entre leurs champs pour former des haies brise-vent. Ces haies limitent l’érosion éolienne en diminuant la vitesse du vent, elles réduisent la dérive des pesticides et, en hiver, elles aident également à maintenir la neige au sol plus longtemps. Les agriculteurs doivent également respecter les bandes riveraines. Ces bandes sont d’une distance minimale de 10 à 15 mètres que l’agriculteur doit respecter si la culture est à côté d’un lac ou d’une rivière. C’est une zone boisée où l’application de pesticides n’est pas possible et elle sert de zone tampon entre les activités agricoles et le milieu aquatique.
Certains agriculteurs utilisent des cultures de couverture à l’automne après avoir récolté la culture principale. Une culture de couverture est une culture qui pousse rapidement, pour couvrir et protéger le sol du vent et augmenter la biomasse. Il est détruit au printemps avant le semis.
Les effets de la COVID-19 sur le secteur agricole
De nombreux agriculteurs québécois dépendent grandement des travailleurs étrangers saisonniers pour des travaux manuels. La pandémie de COVID-19 a fortement menacé le nombre de travailleurs disponibles, mais l’UPA a négocié rapidement avec le gouvernement afin d’ouvrir les frontières à ses travailleurs. Lorsqu’ils sont arrivés, ils ont dû s’isoler pendant deux semaines avant de commencer à travailler. De nombreuses exploitations ont également dû adapter les logements des travailleurs afin de respecter les restrictions du COVID-19, exigeant souvent la mise à disposition de logements supplémentaires.
Sur le plan de la santé, la pandémie est un stress supplémentaire pour les agriculteurs, car s’ils tombent malades, ils n’ont pas nécessairement d’employés ou de membres de la famille pour prendre le relais.
Au Québec, la pandémie a principalement touché la chaîne de transformation des viandes, car le volume d’abattage a dû être diminué pour que les travailleurs respectent les mesures de distanciation en usine. L’abattage et la transformation de la viande sont gérés par quelques entreprises seulement et l’une d’elles a connu une éclosion de COVID-19 ce qui a entrainé sa fermeture pour quelque temps. L’impact a été très important. De nombreux éleveurs de porcs ont dû garder leurs animaux beaucoup plus longtemps que prévu et la situation n’est toujours pas complètement résorbée, et ce, même plusieurs semaines après sa réouverture.
La plupart des restaurants et hôtels sont fermés ou ont très peu de clients. Cela a eu un impact sur l’industrie laitière, car 30% des produits laitiers (lait frais, yogourt, fromage) sont destinés à ce marché. Heureusement, la gestion de l’offre a permis aux agriculteurs de réduire leur production assez rapidement. Les fermetures de restaurants et d’hôtels ont également eu un impact sur les marchés de produits de niche comme le veau, le sanglier, le lapin et le cerf.
Sur une note positive, en matière d’alimentation, le COVID-19 a eu un impact encourageant sur de nombreuses entreprises locales grâce à l’augmentation des achats locaux. Les citoyens ont le désir d’encourager les producteurs, c’est pourquoi beaucoup de petits agriculteurs ont vu leurs revenus augmenter cette année. Le gouvernement et les citoyens du Québec ont vu l’importance de cultiver des aliments localement. De nouveaux programmes ont été annoncés pour aider les fermes locales à s’adapter aux normes environnementales et de bien-être animal.
Notre réponse en 2020 : Les rencontres agri-climat
Des agriculteurs de toute la province de Québec ont organisé un séminaire virtuel sur les impacts des changements climatiques sur l’agriculture au cours de l’année 2020. Le séminaire s’est tenu dans chaque région afin d’échanger sur les impacts actuels et à venir des changements climatiques et comment s’y préparer. Dans le cas des producteurs laitiers, les défis soulevés sont l’augmentation de la température dans l’étable et au pâturage. Il a été recommandé d’investir dans de bons équipements de ventilation dans la grange et de planter des arbres autour de celle-ci pour empêcher les rayons du soleil de pénétrer. Pour le pâturage, les agriculteurs devront également s’assurer de fournir de l’ombre et de l’eau fraîche en quantité pour les animaux.
To read the original article:
CANADA | The Resilience of Farmers in Québec in the Fight Against Climate Change and COVID-19