Après des mois de tergiversation et de friction dans la foulée du rapport Gagné, la bonne nouvelle est tombée en début de journée le 8 juin 2016. La Régie accorde finalement les 5 millions d’entailles demandées par les producteurs acéricoles du Québec. Les acteurs de la filière jubilent, eux qui viennent de connaître une récolte record ce printemps.
Alexis P. Cormier, membre actif de la relève du Missisquoi, était présent lors de l’annonce officielle et ne cachait pas sa joie. « Mes parents m’ont élevé grâce au sirop d’érable. Je veux avoir la chance de faire la même chose avec mes enfants. Je ne veux pas survivre grâce au sirop, je veux en vivre dignement », déclare l’étudiant en agroéconomie à l’Université Laval.
« Vous devriez voir mon père bûcher un vieil érable, voir toute la minutie qu’il met pour sauver le petit érable à côté, que son fils et ses petits-enfants entailleront dans l’avenir. Ce petit érable-là, c’est le plan conjoint que nos pères ont eu le courage de bâtir en unissant leurs forces pour obtenir un système à l’image de la production acéricole, c’est-à-dire une filière saine, rentable et durable. Le petit érable est rendu à 25 ans… les premières années n’ont pas été faciles, mais il fait tranquillement sa place au soleil. Le feuillu ne se tient pas tout seul; c’est toute la forêt qui se tient ensemble », illustre avec philosophie le jeune acériculteur de Dunham en Montérégie.
Guillaume Brault, relève acéricole dans son entreprise familiale dans Lanaudière, abonde dans le même sens quant à l’utilité de la mise en marché collective du sirop d’érable. Étant donné que les contingents sont alloués gratuitement aux producteurs de sirop, ça favorise des investissements dans les installations, donc du développement concret. « Ces conditions permettent aux entreprises de la relève d’œuvrer dans une industrie mieux organisée, plus stable et plus prospère. Au final, ça nous permet d’investir dans de la nouvelle technologie pour être plus productifs. L’avenir de notre industrie est très prometteur ».
Crédit photo : Pierre-Yvon Bégin/La Terre de chez nous