Agriculture industrielle. Monopole syndical. Prix des aliments gonflés. Ces formules-chocs lancées par la polémiste blogueuse Lise Ravary à l’endroit de l’Union des producteurs agricoles (UPA) viennent de nouveau creuser le fossé qui sépare les agriculteurs de ceux qu’ils nourrissent avec fierté et dignité. Contradiction s’il en est une, certains consommateurs qui célèbrent et dégustent les fraises fraîches, sirop d’érable et fromages d’ici crient au scandale dès qu’ils voient les lettres UPA.

Mme Ravary, pouvez-vous respirer par le nez et regarder ce qui se cache sous l’organisation que vous décriez? Devons-nous vraiment vous rappeler que ce sont les agriculteurs de TOUTES les productions – lapins, grands gibiers, bleuets et biologiques inclus – qui composent l’UPA? Je représente le réseau de 2 000 jeunes de la relève qui vous nourriront demain. Notre fédération a fait le choix de s’affilier (sans aucun gun sur la tempe, je vous rassure) à l’organisation qui les défend le mieux : l’UPA.

Mme Ravary, non seulement vous insultez l’intelligence de tous les producteurs agricoles qui se sont dotés d’une organisation forte, démocratique et représentative, mais vous oubliez les jeunes de la relève qui travaillent à moderniser cette structure de l’INTÉRIEUR! Nous nous impliquons bénévolement – en plus d’être en processus de transfert ou de démarrage d’entreprise – car nous devons faire avancer la cause agricole québécoise et lui donner nos couleurs innovantes et créatives.

Que ce soit Marie-Christine Brière, relève de la ferme de pommes de terres familiale en Mauricie, Vincent Bolduc de la célèbre Fromagerie de la Station en Estrie,  Julie Lefort, responsable de la production biologique aux Serres Lefort ou Sabrina Caron, chef d’entreprise laitière et agricultrice 2.0, je pourrais vous citer des dizaines d’exemples de jeunes dégourdis qui animent nos 13 syndicats régionaux de relève.

Afin que vous constatiez comment des centaines de jeunes agriculteurs de toutes les régions du Québec travaillent collectivement à faire évoluer un secteur dit « traditionnel », nous vous invitons à notre prochain Congrès annuel. Nos débats sont parfois houleux, mais nous sommes convaincus d’une chose : les structures démocratiques et les programmes que nos prédécesseurs ont bâtis à grand coup de mobilisation nous aident à vivre décemment de notre passion. Peut-être pourrons-nous éventuellement aspirer à une qualité vie semblable à celle des autres jeunes de notre génération? Pour cela, nous savons aussi que nous devons continuer de nous impliquer dans le réseau qui nous défend le mieux.

Pascal Hudon
Président