Le calendrier 2020 histoire à succès est un projet qui présente 12 jeunes familles d’agriculteurs de la région d’Abitibi-Témiscamingue. En septembre, nous vous présentons :
Ferme R Bordeleau inc.
Propriétaires : Roger Bordeleau & Antoine Bordeleau
Ville : Clerval
Antoine Bordeleau est la quatrième génération de la ferme familiale bovine R. Bordeleau, de Clerval, en Abitibi-Ouest. Passionné du travail de la terre et des chevaux, Antoine a toujours jonglé avec l’idée de reprendre la ferme. « Mon père m’a toujours encouragé à travailler ailleurs, dans un autre domaine, parce que l’agriculture est un domaine très précaire. C’était un pensez-y-bien ».
D’une petite ferme autosuffisante dans les années 1940, à une petite ferme laitière dans les années 1960 à une des plus importantes fermes bovines au Québec, la ferme R. Bordeleau a connu sa part de succès et de difficultés depuis sa création.
La croissance fulgurante de la Ferme R Bordeleau dans les années 2000, où l’on pouvait compter jusqu’à 2500 têtes, a mis beaucoup de pression sur les finances et les employés de l’entreprise. À son retour de l’Ouest canadien et après avoir complété son DEP en conduite de véhicule lourd routier en 2013, Antoine avait le goût de reprendre les rênes de l’entreprise, mais le roulement d’employés rendait impossible son rêve qui aurait pu se terminer abruptement, si ce n’avait été de l’embauche de travailleurs étrangers.
En 2016, l’arrivée des six premiers travailleurs étrangers a donné un second souffle à la ferme en améliorant l’efficacité des opérations au quotidien. « C’était enfin le fun d’aller travailler avec des gars motivés et à l’heure dans le champ. » Pour faciliter le travail, Antoine a étudié l’espagnol par les soirs tout en développant des outils pour expliquer les tâches à faire. « C’était vraiment important pour moi de développer plus qu’une relation « employeur-employé » avec eux. C’est ma famille. Nous avons besoin de l’un l’autre pour que la ferme prospère, tout comme pour leur famille au Guatemala. »
En février dernier, Antoine s’est même rendu au Guatemala afin de visiter les familles de ses travailleurs. « Pour moi, c’était important de comprendre leur culture, d’où ils viennent, pour qu’on puisse ajuster nos manières de faire. Au Canada, on est habitué de travailler rapidement, efficacement, alors que ce n’est pas vraiment valorisé dans la culture latine. »
Tout n’est pas parfait sur la ferme R Bordeleau, mais l’avenir de la relève est assuré pour le moment. Cela permet, entre autres, de diversifier les activités de la ferme en offrant depuis quelques mois de la viande Angus et Wagyu sur le marché local de l’Abitibi-Témiscamingue.