Le calendrier 2020 histoire à succès est un projet qui présente 12 jeunes familles d’agriculteurs de la région d’Abitibi-Témiscamingue. En avril, nous vous présentons :
Félix Désaulniers et son père Louis Plamondon de la ferme bovine Plamondon sont bien connus à Barraute, en Abitibi. « Ici, on va au dépanneur, et le monde nous arrête, heureux de nous dire, qu’ils ont vu nos vaches dans le champ, signe que le printemps est bien entamé.»
C’est le grand-père colonisateur de Félix qui aurait été fier de voir cela, lui qui a parti sa ferme à partir de rien. « Personne ne croyait en lui, pas même le curé du village. C’était un passionné de la terre, mais il s’occupait des chevaux des chantiers de bûcherons », explique Félix qui se désole, qu’il ne reste plus que deux fermes encore en opération datant de cette époque. « J’ai eu la chance de connaître des familles qui ont défriché leurs terres, il y a 60-70 ans, et qui sont maintenant abandonnées, sans animaux, ni cultures. Ça pousse en branche. »
Impliqué au niveau du Syndicat des producteurs de bovins d’Abitibi-Témiscamingue (SPBAT), Félix répète sans cesse que le gouvernement doit investir davantage dans les campagnes québécoises. « Il faut faire comprendre à nos dirigeants que s’ils donnent 100 millions aux producteurs agricoles, on va doubler cette somme en créant de la richesse. Et, je sais exactement ce que je vais faire avec cet argent. Je vais drainer et chauler mes terres. Je vais améliorer mon troupeau et investir dans mes bâtiments. Des idées de placements, j’en ai à l’infini. »
Comme son père en 1980, Félix veut améliorer les bâtiments de la ferme en construisant une nouvelle étable, une pouponnière, qui pourra accueillir les vaches et leur veau lors de des vêlages en hiver et au début du printemps. « Quand les vaches auront vêlé au chaud, je veux les transférer dans notre mégadôme, construit en 2015, ou dans un endroit avec des brise-vents sur des sites que j’ai déjà ». Cela permettra ainsi à Félix de devancer ses opérations en inséminant ses vaches au début mai et ensuite de les mettre au package plus tôt. Son objectif est d’avoir enfin le temps de faire ses semences et d’économiser du foin.
Présentement, la ferme Plamondon compte 160 vaches Angus/Simmental et ce nombre pourrait bien augmenter à 200. « Mais, si je grossis trop, je vais être obligé de tout changer. Je vais avoir besoin de deux presses à balles rondes, de plus de terres, de main d’oeuvre, etc. Je veux juste tout plafonner mes affaires pour rouler au top de mes capacité sans rien négliger », rappelle Félix.
Âgé de 29 ans, il est aussi l’un des instigateurs du Programme d’aide à la relève en production bovine du SPBAT qui consiste à prêter à un candidat un lot de 30 vaches de boucherie de reproduction à un prix à rabais. « C’est dommage que les jeunes ne choisissent pas le boeuf, parce qu’ils entendent dire que c’est pas payant. L’image de la production bovine s’est tellement fait salir avec les années. Pourtant, le travail au quotidien y est agréable, flexible et plus varié que d’autres productions. Personnellement, je sais qu’il y a bien du monde qui serait plus heureux avec des vaches à boeuf », conclut Félix qui souhaite voir ce programme abitibien s’étendre à l’ensemble des régions du Québec.