Nous voilà déjà rendus à la fin de l’été. Certains me diront qu’on ne l’a pas vu passer, avec le froid et la pluie que nous avons eus en abondance. Mais bref, l’automne est bel et bien à nos portes et il s’annonce très chargé pour la FRAQ et le monde agricole. Il y a en effet bien des choses qui vont arriver dans les prochaines semaines et nous allons être à l’affût.

Premièrement, il va y avoir le dépôt du rapport de M. Jean Pronovost sur les barrières à l’établissement de la relève agricole. Comme vous le savez, l’UPA et la FRAQ ont déploré cette consultation et n’y ont pas pris part. En parallèle, nous avons travaillé fort pour dresser une analyse multisectorielle de l’établissement, en collaboration avec les fédérations spécialisées. Nous sommes fébriles à l’idée de pouvoir présenter quatre mois de travail acharné à monsieur le Ministre.

Ensuite, nous attendons avec impatience la conclusion de la commission parlementaire sur l’accaparement des terres agricoles, à laquelle plusieurs acteurs du milieu ont pris part, incluant la FRAQ. Nous espérons une réponse engagée et innovante pour le secteur agricole et pour la vitalité des régions.

Ces quelques lignes peuvent avoir l’air banal. Mais les résultats qui ressortiront de ces deux évènements auront un impact majeur sur la relève agricole du Québec et la pérennité de son agriculture. Et je ne vous parle pas des gros nuages noirs qui planent au-dessus de nos têtes : importantes menaces pour le maintien intégral de notre système de gestion de l’offre, révision des programmes de sécurité du revenu, remise en question de la Loi sur la mise en marché collective… plus que jamais le modèle agricole pour lequel nos prédécesseurs se sont battus et ont mis 50 ans à construire est menacé d’écroulement.

Ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien changer et promouvoir le statu quo à tout prix. Mais ça veut dire qu’il faut être clairvoyant et défendre les vraies affaires! Cet été, vous avez été très nombreux à répondre à notre sondage sur vos aspirations, nous vous remercions de votre large participation. Les résultats finaux vont être dévoilés dans les prochaines semaines, mais je peux vous dire d’emblée qu’une écrasante majorité des participants aspire à devenir producteur agricole indépendant, à en vivre à temps plein et considère la mise en marché collective de leur secteur et les programmes de sécurité du revenu et de gestion des risques comme étant les formes d’aide les plus importantes pour y parvenir. Ce qui est somme toute cohérent, mais qui démontre le non–sens des actuelles pressions, ou inactions, de la part du gouvernement.

Nous sommes des chefs d’entreprise, ou en voie de l’être, et nous devons continuer à être épaulés pour le devenir, surtout dans notre contexte d’agriculture nordique, de changements climatiques et de mondialisation des échanges. Il va falloir que toute la classe agricole en soit consciente et que ses représentants soient plus que jamais tissés serrés cet automne pour repousser les tempêtes. Ne soyez pas surpris si nous vous demandons de vous mobiliser. Tous ensemble, nous pourrons faire la différence.

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Pascal Hudon

Président de la FRAQ